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C’est un thème qui a souvent été abordé par grand nombre de penseurs et pourtant force est de constater que nous ne savons toujours pas quoi en faire de notre passé. Faut-il l’oublier ou se le remémorer ? Quoi qu’il en soit, ce passé est ancré en nous. Que nous le voulions ou non, nous n’avons pas de bouton « reset » dans notre mémoire pour tout effacer car nous n’avons pas encore été robotisés (d’ailleurs les robots auront eux aussi, bientôt, des sentiments, ça c’est pour la culture G 😊). Et quand bien même nous aurions la possibilité de tout supprimer, vaudrait-il la peine de le faire ?
Lorsque nous rencontrons une difficulté, et plus particulièrement, d’ordre émotionnel, nous aimerions être dépourvu(e) de sentiments négatifs, à savoir la tristesse, la haine, l’anxiété et la colère. Quoi que la haine et la colère permettent à certains d’y voir plus clair et d’avancer. Nous ne sommes pas tous égaux et chacun y trouve son compte comme il peut et comme il veut. Mais la peine, elle, est trop douloureuse à supporter. Pourtant, nous sommes obligés de faire avec. Lorsqu’une relation prend fin (peu importe la nature de la relation), lors d’une déception ou encore d’un deuil, nous nous retrouvons en pleine souffrance. Le temps passant nous fait mettre de côté certaines choses mais voilà qu’une chanson, une conversation, un mot dans un journal, nous rappellent des moments qui nous ont marqués et la nostalgie s’installe.
Le passé, nous pouvons dire tout ce que nous voulons mais il fait partie de nous ; il nous a construit et donne parfois des réponses pour notre futur et nous permet, dans le présent, de prendre des décisions. À mon sens, le renier est inutile et l’accepter me semblerait moins futile. Vivre dans le passé, dans ses souvenirs est souvent déconseillé. Qu’entendons-nous par vivre ? Nous avons tous vécus des drames et des joies. Selon moi, il est important de garder les deux pour en faire des forces pour notre présent et notre avenir. De toute évidence, notre corps et notre tête nous mettent en garde dès l’instant où nous nous retrouvons dans une situation similaire à celle qui nous a déjà fait du mal. Nous nous mettons alors en mode protection.
Et ce n’est peut-être pas plus mal car si nous avions tout oublié de notre passé, nous reproduirions peut-être inlassablement les mêmes erreurs. Or grâce à notre mémoire, nous gagnons en analyse et nous nous élevons intellectuellement. À titre d’exemple, une personne s’investit pleinement dans son travail, aide chacun de ses collègues lorsqu’ils se retrouvent surchargés. Un jour, celle-ci va au plus mal, à son tour elle est débordée et là elle ne trouve aucune main tendue. La déception est grande. La situation est blessante. Il faudra du temps à cet individu pour se relever mais pour autant cette expérience lui aura appris quelque chose : donner de l’énergie oui, mais à hauteur de ses moyens et surtout ne pas attendre trop des autres. Penser que donner beaucoup aux autres, nous permettra d’en recevoir davantage est une erreur. Ces expériences de la vie nous apprennent à faire du tri dans notre entourage, à choisir les gens dont nous voulons être entourés ou non et donc à avancer. Grâce à ce passé, la personne pourra dire : « Je sais que ce n’est pas à eux que je veux donner de mon temps mais à d’autres qui se rendront compte de ma vrai valeur ». Et dans ce cas-ci, la « victime » trouvera des personnes en adéquation avec ses aspirations. C’est par le biais de ce passé que le présent et le futur pourront être meilleurs.
En revanche, là où il ne faut pas tomber dans le piège c’est de se dire : « et si je refaisais comme ci ou comme ça comme dans le passé ? ça n’avait pas fonctionné mais si je réessaye sans rien changer on ne sait jamais… ». Des fois, nous nous obstinons alors que nous savons pertinemment que c’est mauvais mais chaque fois on recommence le même schéma et là nous entrons dans un cercle vicieux. A contrario, il y a des situations que nous aimerions revivre car nous sentons que le résultat sera, pour sûr, différent. Alors réessayez et vous verrez si ça en vaut la peine ou non. On peut revivre des expériences identiques et rendre les deux vécus bien distincts puisque notre façon d’être et de penser évolueront tout au long de notre vie. Parfois il ne s’agit que d’une question de temps et/ou de maturité pour accomplir ou réaliser quelque chose.
Alors finalement, faut-il faire table rase du passé ? À chacun de voir mais je vous donne mon avis : mieux vaut éviter de ressasser des moments douloureux mais lorsque ceux-ci nous trottent dans la tête, autant les affronter et les accepter, en essayant de comprendre, sans nous juger, ce que nous en avons retiré et comment surmonter ces peines pour nous permettre d’aller le plus loin possible. Par la suite, voir des gens ou écouter un bon morceau de musique bien dynamique vous aidera certainement à vous faire retrouver le sourire et poursuivre la journée plus sereinement. Et bien sûr, penser que la vie est aussi pleine de surprises et remplie d’agréables moments inattendus, ça peut aider à diminuer plus facilement le poids du passé quand celui-ci en est un.
Je pense que regarder son passé peut permettre de progresser : on sait maintenant ce qu’il faut faire et ne plus faire. On ne répète pas les mêmes erreurs. Tenter d’oublier son passé peut être pire et d’ailleurs il finira par rattraper la personne concernée. S’il s’agit d’expériences douloureuses, alors il peut être bon d’en parler car la parole libère.
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