
Pour écouter le poème, cliquez sur : https://www.youtube.com/watch?v=qYVQvMlWetI
Dans mes songes je m’allonge.
Il y a quelqu’un à côté de moi, nous sommes dans des draps de soie.
Je ne vois pas son corps, je sais juste que je suis au bon endroit, à bon port.
Est-ce le sexe opposé ou celui qui comme le mien est conformé ?
C’est drôle, je m’en fiche de savoir de qui je m’entiche.
Je reste là sans rien faire, j’apprécie simplement cette atmosphère légère.
Je tourne ma tête espérant apercevoir qui est sous la couette.
Je n’arrive pas à savoir qui est cet autre que moi.
J’entends un claquement, je sursaute et de ma rêverie je m’ôte.
Je suis revenue dans le réel et quelqu’un ici c’est vraiment fait la belle.
Sur le palier, j’entends encore crier puis pleurer.
Je suis prise de compassion, alors en pyjama je sors quand même de mon cocon.
Cette jeune fille est démunie, je me dis que de parler elle doit en avoir envie.
De son histoire je ne sais rien et je ne la connais pas bien.
Elle me dit « je suis désolée, je viens de me faire larguer ».
Quelle en est la raison ? Une trahison ? Je n’ose pas poser la question.
Je la regarde fixement, sans jugement, elle le sent.
Elle s’assoit par terre, elle est amère.
Je comprends qu’elle veut que je l’écoute attentivement.
Sa copine est partie parce que sa famille voulait que ce soit fini.
Leur homosexualité n’était pas accepté.
Les reproches des proches et de la société étaient un poids trop lourd à porter.
Je me suis souvenue d’une histoire, celle d’une de mes meilleures amies, bannie parce qu’elle n’avait pas choisi un bon mari.
Ils étaient tous deux de religions différentes et glissante était la pente car leurs parents n’avaient pas suivi leur plan.
Eux se sont unis car sinon ils sentaient qu’ils passeraient à côté de leur vie.
Après lui avoir raconté, je lui ai dit qu’elle avait raison de s’affirmer, que ce n’était que comme cela que l’on faisait évoluer les mentalités.
Elle m’a sourit et rien qu’avec ça elle m’a davantage donné goût à la vie.
C’est ainsi que j’ai compris le sens de mon rêve.
De tous nos combats, il ne faut pas faire de trêve.
Peu importe qui l’on aime, nous devrions tous pouvoir vivre nos histoires tel un poème qui se veut bohème.