Je ne te comprends pas

Parfois tout m’échappe, j’ai beau ressasser l’histoire, je n’y vois aucun sens, je ne comprends pas ta prise de distance.

Des fois, je t’observe, tu sembles pressé, énervé, et ton agacement il m’est difficile à cerner.

Il m’arrive de penser que je suis le problème, mais à la fois, je ne veux rien prendre pour personnel.

De temps à autre, on m’a expliqué que je devais apprendre à communiquer. Pour autant, ça ne t’empêche pas toi, de tout envoyer valser, ou de choisir le silence dans lequel te murer.

Pour éviter qu’entre nous les choses empirent, je n’ai parfois à mon tour rien envie de te dire.

Ne te comprenant pas, j’ai quelques fois versé des larmes, puis de chercher à te comprendre, j’en ai eu marre.

S’il y a bon nombre d’éléments que de toi je n’ai pas compris, il y en a d’autres que j’ai enfin saisis.

Quand je rencontre une personne, il m’arrive d’avoir très envie de la découvrir, sans me demander si celle-ci souhaite vraiment s’ouvrir.

Mais enfin, pourquoi ne parles-tu pas ?

Je ne te comprends pas…

Je claque la porte et je pars de ce pas.

Et là, tu ne me comprends pas, car il n’y a vraiment pas de quoi, selon toi, se mettre dans un tel état…

On ne se comprend pas, et désormais je crois savoir pourquoi.

Toi et moi, d’où nous venons, peu nous importe… Je retiens seulement que ces névroses qui nous gâchent la vie, on les porte.

Tu réagis en fonction de tes peurs. Moi aussi. Et sans s’en rendre compte, on ne fait que perpétuer des douleurs.

Je ne te comprends pas, car je ne connais pas ton histoire. Même si tu me la racontais, je ne la connaitrais jamais dans son entièreté, car il y a forcément des évènements que tu omettrais de me narrer. Et pour être franche, j’ai moi-même mis de côté certaines parcelles de mon parcours, alors qu’elles m’ont parfois forgée, mais je ne tiens pas à m’en rappeler, ou à dire vrai, je ne souhaite pas non plus te les révéler. Nous avons tous un peu de pudeur, surtout quand nous remettons en cause notre candeur, parce que oui, nous n’avons pas toujours été des enfants de chœur.

J’ai aussi fait dans l’interprétation, pensant que je pouvais appréhender toute situation. J’ai appris à lire entre les lignes… les miennes, et non les tiennes… Je sais, ça n’a rien de digne.

J’ai essayé de la jouer fine, puis je me suis piquée à l’épine…

Nous deux on ne se comprend pas, mais penses-tu qu’on puisse s’accorder ? Puisque l’on sait que nos comportements sont liés à notre passé, on peut peut-être trouver un arrangement dans le présent ? Qu’en penses-tu ? Dis-le-moi franchement… quand pour toi ce sera le bon moment…